Login

Fermes Dephy une trajectoire de baisse des IFT

Les adventices restant toujours compliqués à gérer, l'IFT herbicides en grandes cultures a diminué plus faiblement que pour les autres types de produits.

Le réseau vient de faire le point sur 10 ans de résultats qui démontrent globalement une diminution de l’emploi des pesticides, tout en restant rentable.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Action majeure du plan Ecophyto, le réseau Dephy permet notamment d’éprouver, valoriser et déployer des techniques et systèmes agricoles économes en produits phytosanitaires. Initié en 2010 autour de 178 exploitants volontaires, il a ensuite été élargi et a compté jusqu’à 3 000 agriculteurs entre 2016 et 2021. Avec la refonte du dispositif en 2022, 2 000 agriculteurs sont désormais suivis.

« La trajectoire de baisse des IFT est une nouvelle fois confirmée par les dernières analyses réalisées, que ce soit sur l’intensité de ces baisses, ou sur le fait que ces baisses concernent l’ensemble des familles de produits phytosanitaires et la grande majorité des types de systèmes suivis », souligne un rapport publié en avril et qui fait le point sur dix ans de résultats.

Baisse de 26 %

Ce réseau national couvre l’ensemble des filières végétales françaises (voir les résultats arboriculture et légumes en encadré). Pour la filière des grandes cultures et de la polyculture-élevage (GCPE), l’étude des IFT (indicateur de fréquence de traitement) a porté sur 774 systèmes de culture avec un équilibre entre les deux filières qui reflète les proportions du territoire français.

L’IFT moyen hors biocontrôle et hors traitement de semences des systèmes étudiés à leur entrée dans le réseau a diminué de 0,7 point (–26 %) passant de 2,6 à leur entrée, à 1,9 pour la moyenne des campagnes de 2018, 2019 et 2020. 63 % des systèmes étudiés les réduisent avec en moyenne –43 % (en incluant les conversions en agriculture biologique) et 22 % gardent un IFT stable (système en agriculture conventionnelle ou biologique).

Depuis leur entrée dans le réseau, les systèmes initiaux « économes », qui présentaient des IFT inférieurs d’au moins 25 % à leur référence régionale, ont réussi, pour 63 % d’entre eux, à diminuer leurs IFT d’au moins 5 %. Cette proportion atteint 77 % pour ceux classés « non économes » à leur entrée.

Plus spécifiquement, les grandes cultures réduisent en moyenne leur IFT total hors traitement de semence de 23 %. Une évolution qui s’explique principalement par une réduction des IFT (hors biocontrôle) fongicides (–33 %) et insecticides (–16 %). « Ceux des herbicides évoluent de manière moins significative (6 %) soulignant ainsi la difficulté de gestion des adventices en grandes cultures », soulignent les auteurs du rapport.

En polyculture-élevage, avec des IFT initiaux plus faibles, l’indice total hors traitement de semence diminue en moyenne de 30 % avec notamment –40 % pour les fongicides et –18 % pour les herbicides. « Ils présentent une réduction plus forte en proportion que celle observée en grandes cultures, informe la synthèse. En effet, ces systèmes ont accès aux prairies, aux cultures pluriannuelles et aux cultures fourragères pour gérer les bioagresseurs, avec peu, voire pas de produits phytosanitaires. »

Pas plus de temps

Les leviers mobilisés par les producteurs du réseau GCPE sont en outre cohérents avec ceux utilisés par l’ensemble des producteurs français. La gestion des maladies et des ravageurs s’effectue à travers des leviers ponctuels, plus ou moins combinés, et mobilisés souvent à l’échelle d’un itinéraire de culture ou d’une interculture. Celle des adventices en revanche implique des leviers qui demandent une « reconception globalement plus profonde du système de culture ».

Pour les systèmes utilisant du glyphosate, la dose moyenne épandue a baissé de 16 %. Le nombre de systèmes ayant recours au glyphosate a en revanche crû de 20 %. Quant à l’évolution des produits classés cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR), elle a chuté de 8,6 %. « De nombreux agriculteurs du réseau expliquent leur motivation à réduire l’usage des produits phytosanitaires par la volonté de protéger leur santé », rapportent les auteurs.

Par ailleurs, globalement les performances économiques des fermes en GCPE du réseau Dephy sont cohérentes avec les évolutions nationales. Ainsi, la diminution du produit brut est compensée par une baisse de charges opérationnelles. « Par ailleurs, la réduction des IFT ne semble pas générer d’augmentation du temps de travail », considère enfin le rapport.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement